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Les lansquenets d'Europe - Page 8

  • Libérons nos cerveaux !

    cervello.jpgpar Gabriele Adinolfi

     

    Du Donbass à Gaza, les mononeuronaux exaltés sont prisonniers de la même folie. Pour eux, il s'agit d'une question d'annihilation mutuelle entre deux positions qui n'admettent pas d'alternatives ni de nuances.
    Commençons par la question ukrainienne, où depuis vingt mois, ceux qui ont defendu la barbare et insensée boucherie russe affirment qu'il faut soit soutenir cette horreur, soit être des serviteurs des Américains.
    Pour ces individus qui n'utilisent pas trop leur matière grise, il est inconcevable de défendre un peuple agressé et nié, dont on cherche à anéantir l'identité et la souveraineté, tout en traçant un chemin qui n'a rien à voir avec celui des Américains. Ils ne conçoivent plus, admettant qu'ils l'aient jamais fait, que l'on puisse établir des critères fondamentaux tels que la justice, la sympathie de sang et de culture, une optique de centralité de l'Europe, et combattre ainsi une tenaille impérialiste. Pour eux, il s'agit de soutenir soit une mâchoire, soit l'autre, et ils parlent de liberté !
    Ils rejettent toute analyse, toute évaluation, toute donnée, tout raisonnement, même toute preuve qui passent sous leurs yeux, cars ils refusent d'admettre que, volontairement ou non, les impérialistes dont ils sont devenus les serviteurs sous prétexte de se débarrasser des autres, sont l'un et l'autre objectivement complices de leur "ennemi", le renforcent et jouent son jeu.

    La même chose s'applique à Gaza, quelle que soit la distorsion mentale des uns et des autres. Que l'on parle de sionistes de complement (noachides selon le vocabulaire hébreu) ou d'antisémites de pacotille (d'ailleurs le terme "antisémite" dans le specifique est inapproprié), le résultat ne change pas. Soit on pretend qu'il faut condamner sans réserve l'assaut du Hamas et effacer toutes les fautes des soixante-quinze ans d'impérialisme oppressif et génocidaire aux dépens des Palestiniens ("il n'y a pas de justification" est le leitmotiv), soit on devrait glorifier la Djihad et justifier ses horreurs ignobles.
    Il devient secondaire que Hamas, quelles que soient sa complexité et la multiplicité de ses parrains et de ses financiers actuels, au départ ait été créé par les Israéliens contre l'OLP, et qu'il soit depuis toujours une pièce dans les mains de diverses oligarchies criminelles qui jouent des jeux obscurs (qatariotes, israéliens, iraniens), des oligarchies qui, objectivement, sont beaucoup moins ennemies entre elles qu'elles ne le prétendent. 
    Le fait que Hamas soit toujours prêt à sacrifier non seulement les vies des israéliens mais aussi le sang palestinien, en suscitant constamment des représailles pour maintenir cette tension qui profite à ses manipulateurs en leur assurant un rôle dans le jeu de la terreur, et un considerable flot d'argent, ne devrait pas être pris en compte, serait non pertinent.
    Que les comportements du Hamas et de l'appareil politico-militaire israélien soient complémentaires, qu'ils se nourrissent mutuellement et qu'ils empêchent ensemble la réalisation d'un véritable État palestinien semble ne pas compter du tout. Ceux qui font remarquer que l'assaut de samedi dernier ne peut être compris sans le situer dans un contexte plus vaste, plus étendu et plus important, sont automatiquement considérés comme partisans du Hamas, de la Jihad, de la guerre contre un Occident auquel Israël s'associe automatiquement par des automatismes inconscients, et comme des complices des impérialistes mafieux iraniens ! Et malheur à celui qui souligne que ces derniers ont même été pris au dépourvu, peut-être dans un conflit interne, et que, pour la même raison, les appareils israéliens ne sont pas sans faute. 

    Au contraire, je revendique non seulement le droit, mais le devoir de la Troisième Voie, qui n'est jamais neutre et choisit toujours son camp, mais ne se plie pas aux schémas binaires des oligarchies qui sont ceux de la guerre psychologique en cours depuis quatre-vingt ans. Soutenir toujours les causes les plus justes et la liberté de tous les impérialistes, qu'ils soient américains, russes, israéliens ou, à une échelle plus réduite, iraniens, turcs, wahhabites. Le faire au nom de l'Empire centré sur l'idée de l'Europe, en rejetant toutes les créatures de l'impérialisme visant destructurer les peuples et leur volonté de puissance (du souverainisme de droite au tiersmondisme de gauche). Dénoncer toujours les complicités mafieuses entre les impérialistes et leurs outils (États-Unis et Russie, Israël et Hamas) et refuser de se laisser emporter par l'hystérie collective qui produit constamment des factions-ghettos célébrant les rituels qui perpétuent la domination des Grands Frères. Voilà ce que je souhaite que se fasse !

    Cependant n'oublions pas que qui que soit à ramporter la partie au Moyen-Orient, la cause nationale palestinienne est instrumentalisée et n'a guère de chances de succès à court terme. L'avancée des organisations islamiques ou islamistes a introduit une logique internationaliste et fondamentaliste qui l'étouffe. 
    Les images terrifiantes et inacceptables de lynchage au cri de "Allah Akbar" qui nous indignent parlent à toutes les banlieues européennes et à leur revanchisme ethno-social. Les attentats se multiplieront probablement, en partie spontanément, en partie par des impulsions étrangères (turques, wahhabites, iraniennes), à cause des manigances des guerres obliques (anglaises, américaines, russes, israéliennes), sans exclure les jeux machiavéliques des services de renseignement internes.
    Le 7 octobre déclenchera probablement une offensive de terrorisme internationaliste et fondamentaliste contre nous tout en portant préjudice à la cause palestinienne. Il est aussi difficile de dire quels effets cela aura en Israël et dans les relations israéliennes avec le monde.

  • Le monde merveilleux de Rollerball

    Georges Feltin-Tracol

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    Film du Canadien Norman Jewison dont les extérieurs sont tournés à Munich en Bavière dans un quartier à l’architecture futuriste, Rollerball sort en 1975. Y jouent Maud Adams, James Caan, John Beck et John Houseman. Le scénario revient à William Harrison (1933 - 2013) qui adapte ainsi sa nouvelle, « Roller Ball Murder », parue en 1973 dans le magazine Esquire (1). Le futur réalisateur du film l’avait grandement appréciée (2).

    Professeur à l’Université de l’Arkansas, William Harrison n’est pas un écrivain de science-fiction. Il vise plutôt la littérature générale. L’idée de cette nouvelle d’anticipation remonte au début de la décennie 1970. L’auteur assiste un jour à une rencontre de basket qui dégénère. Il observe, atterré, toute la satisfaction du public devant cette bagarre. Norman Jewison a eu la même impression lors d’une rencontre de hockey sur glace entre Philadelphie et Boston. Il comprit que le public attendait avec passion que la compétition virât en pugilat. Tous deux pensèrent aux combats de gladiateurs de la Rome antique.

    L’auteur de la nouvelle étant le scénariste du film, il y a une réelle complémentarité entre les deux même si le film se permet de développer quelques sous-entendus textuels. Le film qui a bien vieilli montre quelques innovations techniques. Si, dans la nouvelle, Jonathan E conduit une « voiture électrique », dans le film, chaque pièce d’appartement comporte un grand écran plat accroché au mur et surmonté de trois petits écrans qui assurent un visionnage simultané selon des angles de vue différents du même reportage : la « multivision ».

     

    Qu’est-ce que le rollerball ?

     

    L’une des différences majeures entre la nouvelle et son adaptation cinématographique concerne le nombre de participants dans chaque équipe. Dans le film, l’équipe compte sept joueurs sur patins à roulettes et trois motards. La nouvelle mentionne la présence de « dix patineurs, cinq motards, cinq coureurs (ou matraqueurs) ». Les coureurs « enfilent leurs gros gants de cuir et empoignent leurs battes en forme de crosse dont ils se servent pour détourner les balles ou pour essayer de […] frapper » alors que dans le film, les joueurs n’ont pas de batte, mais des gants cloutés. Toujours dans le film, la balle est tiré devant les joueurs alors que dans « Roller Ball Murder », elles « arrivent toujours par-derrière ». La réduction du nombre d’équipiers s’imposait pour un film qui coûta plus de cinq millions de dollars, même s’il en rapporta quatre fois plus.

    Pendant le tournage des scènes de sport, cascadeurs et acteurs se prirent vite au jeu et commencèrent à jouer réellement au rollerball. Les figurants qui représentaient les spectateurs se montrèrent eux aussi très enthousiastes. Harrison et Jewison reçurent ensuite avec horreur des propositions financières élevées pour faire du rollerball un véritable sport. Jeu apprécié des féministes, le derby roller semblerait en être une version moins violente...

    Les rencontres de rollerball se déroulent sur une piste inclinée de cent soixante-quinze mètres en forme d’« anneau ovale de bois […]; la piste aux bords surélevés mesure cinquante mètres de long sur trente mètres de large aux extrémités; tout en haut, il y a les canons qui tirent ces terrifiantes sphères de dix kilos en ébonite (elles ressemblent à des boules de bowling) à des vitesses supérieures à 500 km/h. Les balles se promènent sur la piste pour ne ralentir et tomber qu’en perdant de leur force centrifuge et lorsqu’elles atteignent le sol ou heurtent un joueur, on lâche une nouvelle salve ». Chaque équipe doit prendre et conserver la balle afin de la mettre dans le pavillon adverse. S’« il y a deux arbitres […] et un juge qui enregistre les points marqués », les règles – compliquées à souhait - évoluent au fil de la saison avec en final leur suppression totale et un temps de jeu illimitée. Dans la nouvelle, la fin de la saison signifie le lancement simultané de trois, puis quatre balles ! En revanche, tous les coups sont permis et le décès de rollerballeurs n’est pas exceptionnel.

     

    Un monde de monopoles économiques

     

    Ce qui doit primer dans le rollerball, c’est « le jeu, toujours le jeu, gloire au jeu » scande « l’hymne de la société anonyme ». Or, par son talent, son sens du jeu et son courage, Jonathan E devient au cours de sa longue carrière une immense vedette. Sa célébrité irrite de plus en plus les autorités dirigeantes planétaires, car le monde du rollerball correspond à un « État universel ».

    Après « la Grande Guerre asiatique des années 90 », « les sociétés privées […] remplacent les nations et […] les forces de police des sociétés [c’est-à-dire des entreprises de vigiles et de surveillance privée] […] supplantent les armées ». Ce gouvernement entrepreneurial planétaire procure à la population un haut niveau de vie et un très grand confort matériel en échange d’une limitation draconienne des libertés fondamentales. Outre le permis de mariage, la crémation des défunts est obligatoire, car « les enterrements ne sont pratiquement plus autorisés ». On apprend que « les villes sont tellement inhabitables qu’il faut avoir un passeport d’affaires pour pénétrer dans des mégapoles comme New-York ». Le film reste silencieux sur ce point et semble indiqué le contraire. Enfin, « seuls quelques rares privilégiés de la classe des cadres ont la possibilité de manger de temps en temps de la viande pour les changer de la chair insipide des poissons d’élevage ».

    Cet État mondial s’organise autour de « Six Grandes [Sociétés] : Énergie, Transport, Alimentation, Logement, Services et Luxe ». « Les hommes les plus puissants de la terre sont les cadres. Ils dirigent les grandes sociétés qui fixent les prix, les salaires et régissent l’économie générale ». Au nom de l’harmonie sociale, les rencontres de rollerball compensent l’agressivité humaine et canalisent la violence des masses. Bientôt, « des millions de supporters […] ne regardent jamais directement l’action, mais […] se contentent d’étudier ces panneaux de statistique ». « Les statistiques touchant au [rollerball] passionnent autant les foules que tout autre aspect du jeu. »

     

    L’absence de livres

     

    Dans ce monde sûr et ennuyeux, le livre en papier n’existe plus. « Tout est sur bandes. […] Aujourd’hui seuls les spécialistes en informatique peuvent déchiffrer ces bandes et nous sommes revenus au Moyen Âge où seuls les moines savaient lire les écrits en latin. » Dans Rollerball, Jonathan E cherche à comprendre le fonctionnement des corporations (ou des Grandes Sociétés). Il se rend à Genève afin de poser cette question à un super-ordinateur central nommé Zéro. Cette machine préfigure Internet (à l’époque, les militaires étatsuniens commencent à développer son ancêtre, Arpanet). Mais l’ordinateur connaît des déficiences et vient de perdre toutes les connaissances du XIIIe siècle. Il ne répond donc pas à la demande de Jonathan E. Dans « Roller Ball Murder », le champion se souvient dans sa jeunesse des livres (les écrits de Rousseau et Les sept piliers de la sagesse de T.E. Lawrence) rangés dans sa bibliothèque.

    William Harrison ne s’étend pas sur le quotidien de cette société mondiale quand bien même l’action du film se déroule en… 2018 ! On peut supposer que la dématérialisation des activités économiques, l’informatisation des tâches courantes et la robotisation du travail rendent inactives les personnes en âge de travailler, d’où leur dépendance morale et psychologique au rollerball. Y a-t-il un revenu universel ? Probablement, car la primauté accordée au divertissement sportif explique la dépolitisation d’une population sevrée de violence officielle. Cependant, « le fait que les antagonismes économiques, écrit Carl Schmitt, sont devenus politiques et qu’il a pu se former le concept de puissance économique montre simplement qu’à l’instar de tout autre secteur d’activité, l’économie peut s’ouvrir sur une voie qui aboutit au politique (3) ».

    L’incroyable et insupportable propagande autour des Jeux Olympiques de Paris en 2024 n’est-elle pas un signe fort de la volonté de neutraliser des Français mécontents et de leur imposer une forme pacifique d’« union sacrée » ? Nonobstant sa violence intrinsèque, le rollerball sert de ciment socio-culturel à un public sans repère jusqu’au surgissement de Jonathan E. L’actuelle dépolitisation contribue paradoxalement à la repolitisation sous-jacente des esprits parce que la vie est conflit.

     

    Notes

     

    1 : Traduit en français par Michel Lederer sous le titre de « Meurtre au jeu de boules », « Roller Ball Murder » se trouve dans Histoires de l’an 2000, préface de Gérard Klein, présentation de Gérard Klein, Jacques Goimar et Demètre Ioakimidis Le Livre de poche, coll. « La grande anthologie de la science- fiction », 2e série, 1985, pp. 21 – 42.

     

    2 : On oublie Rollerball, une production germano-nippo-étatsunienne réalisée par John McTiernan avec Jean Reno sortie en 2002 et qui est la seconde adaptation de la nouvelle « Roller Ball Murder ». Parler de navet serait encore élogieux à l’égard de ce film qui ne relève même pas de la série Z !

     

    3 : Carl Schmitt, La notion de politique – Théorie du partisan, préface de Julien Freund, traduit par Marie-Louise Steinhauser, Flammarion, coll. « Champs », 1992, p. 125.

  • Let's try to understand BRICS + 6

    by Gabriele Adinolfi

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    There is much talk about the entry of six new members into the BRICS club from 2024 because, considering GDP and population, this is expected to be a revolutionary event and, according to some, could signal the decline of the dominance of the Dollar.
    Let me clarify my stance right away. This is not about the Russian war on Europe or – despite the loud propaganda from the Lubjanka – an extension of the same or the reason Moscow decided to attack and consolidate NATO.
    If there were dedollarization, I would generally be content, just as I would be with any event that generates fractures and potentialities.
    Hence, those who begin with the bias of interpreting this analysis as a defense of the established order or as an aversion to what is not Western (even though some of the Western BRICS countries are) can spare themselves the effort of reading. What matters to me is to focus on the issue.

    To start, let's say that BRICS is a multinational agreement, just like ASEAN or RCEP, or if it weren't frozen, the CAI – all related to the Asian powerhouse. Its formal de-Americanization stems from the ill-advised choices of Trump that sabotaged the TPP.
    The 11-member agreement – which can expand – is by no means a fragmentation of a part of the world or the closure into a bloc because – as you can read in the appendix – virtually none of the eleven members is exempt from strong dependencies on the United States, the EU, and the Pacific QUAD countries.
    There are no substantial military alliances either (except, perhaps, between Russia and Iran, but certainly not in Nagorno-Karabakh).
    No one intends to reshape the world in their own image, and furthermore, there is no consensus on how the various actors envision the new regulated world order or even society itself.
    China, for example, seeks regulation of international trade, which is eluding Washington, but not climate regulation, which Brazil is pursuing.
    Regarding the codification of the New Order with repressive laws on historical revisionism in the name of the victory in the Second World War and the defense of the Jewish cause, Russia, which is promoting it, might garner the support of South Africa and perhaps Brazil and Argentina, but China and India have already given it a firm no, which is presumably echoed by Iran.
    Among the eleven, there are countries that hang homosexuals and discriminate against women, side by side with Brazil's LGBTQ community and gender issues. Among the former are irreconcilable mutual enemies, from Wahhabi fanaticism to Shiites, and two of the main signatories of the Abraham Accords with Israel, hence anti-Palestinian.
    It is true that the majority of BRICS members have highly radical classist policies and minimal to social considerations. However, there are also Argentina and Brazil which hold very different views and traditions on this matter.
    The only thing that unites them is the pursuit of their interests in a streamlined manner, especially through clearing and transactions not subject to SWIFT. These, it is clearly stated, are primary, so each does as they please with everything else.
    With an overused and entirely inaccurate term, people talk about "multipolarism." Instead, we are faced with a tangible realization of what Americans have been calling global "interdependence" for three decades, and the Indians have termed it "multi-alignment". This doesn't mean there are many alignments (multipolarism by blocs), but rather, each does what they please in a new mercantile era.

    Can BRICS Still Revolutionize the Global System?
    As noted by Eugenio Palazzini, 60% of the world's foreign exchange reserves are in dollars, 20% in euros, 5% in yen, and 5% in pounds. Among the BRICS countries, only China stands out, accounting for only 2% in renminbi.
    This implies that BRICS countries mostly trade abroad and get paid in dollars. Consequently, a US default would have disastrous effects on them. Would the creation of a BRICS currency to facilitate internal trade and reduce dependencies be revolutionary? Not exactly. I've already mentioned the establishment economist Sullivan who supports it, suggesting that the US might benefit from it. Is he right or wrong? I don't know. However, it's worth noting that Washington has supported Ethiopia's entry into BRICS to counter the influence of the Euro.

    But what if the new BRICS currency is linked to gold, as some whisper? First, this would require acquiring significant reserves of gold. What would the consequences be? Let's assume that, due to convertibility, this currency attracted savers (the good money drives out the bad). However, this is not a given, and there are caveats.
    The first concern is, if the BRICS currency were backed by gold, who would own that gold? Would ownership be determined by proportion? In such a scenario, the poorer nations should become practically enslaved to the richer ones.
    The second concern is that the convertibility of the Dollar into gold was abolished in 1971 after De Gaulle accumulated gold and asked to exchange it for dollars, which risked sidelining the US from global dominance. Revisiting this path today carries its dangers.
    Of course, such a variant would compel Europeans to revise their monetary policies (which could be either beneficial or detrimental).
    Palazzini further points out that Italy holds the world's third-largest gold reserves after the US and Germany, making it richer than China in this specific aspect. However, it's worth considering that Italy's gold reserves have been stored at Fort Knox since 1937, not just after the Anzio disembarkation, possibly as part of economic warfare against England. Which didn't prevent us from declaring war on the United States four years later. This should make those who always get tangled up in banal patterns that determine their existential impossibility reflect.
    A third consequence would be the inability to print currency arbitrarily, rendering the sovereigntist narrative with recipes like those of Simon Magus from circus unmentionable.

    What's crucial, and my intention is to understand, is how these dynamics play out – whether they lead to the sidelining of Europe by global powers (as desired by the Anglo-Americans and their Russian proxies) or allow Europe to not only maintain but perhaps gain political ground. This is particularly appreciated by India and partially China, but probably also by Argentina and Brazil, and undoubtedly by the majority of African states, despite the Kremlin's influence.

    In the meantime, allow me the usual lighthearted mockery of our local self-proclaimed "anti-Americans," those who don't live FOR but AGAINST. They started by supporting the invasion that rejuvenated NATO (as even Biden admitted) because they are "against NATO." Well, sure, not everyone has the time and means to reflect deeply. But oh, how amusing it is indeed.
    They began by defending the white race and now find themselves supporting the programs of Mandela and Lumumba, applauding the party in South Africa that preaches genocide against whites. They started to curb immigration and now extol those who have greatly promoted it, boasting about it. They began with various forms of anti-Semitism and now find themselves supporting the Abraham Accords, denying Palestine, and preferring relations between Moscow and Tel Aviv. They started by defending Christianity and now find themselves aligned with atheism, animism, and every form of Muslim regime, sacrificing Armenia. They began against LGBTQ+ rights and now walk hand in hand with them. They started against Islamic terrorism in Europe and now stand with those who arm and finance it. They began with a clash of civilizations narrative in Syria and now witness the embrace between Iranians, Russians, and anti-Assad militias. They began against globalization and now call for more regulated forms of it, aligning themselves with Porto Alegre. They began against the Euro (the only thing they didn't delude themselves about, but rather just took the wrong side), talking about the freedom of devaluation, and now hope for a currency that will prevent it.
    Furthermore, they quiver at the idea of a gold-backed currency. Perhaps they are the ones who, as in the song by Battiato, have confused the golden age with Wall Street. Evidently, they don't know that the entire war effort of the Axis powers was against the gold standard, but let's not expect too much from them; surely no tattoo artist explained this to them.

    However, let's return to the real world and leave these individuals lost in the contradictions they are trapped in due to their fanatical adherence to a non-existent front.
    But let's remember that if the zealots deserve all the ridicule, the cause of the tree's disease lies in the seedling. This is a group that defines itself AGAINST, which means it isn't truly defining itself at all. The "ANTI" stance is always misguided. Antifascism is emblematic: it mobilizes and gathers hysterical people who unload all their troubles onto fascism, what Umberto Eco defined as "ur-fascism". These people are no longer capable of making connections and recognizing nuances. They chaotically attribute all their discomfort (mostly their own) to fascism, while they are manipulated as a mass by powerful oligarchies that embody exactly what they believe to be fascist. The same thing is happening today with the current form of anti-Americanism (distinct from the past). And there's nothing more American and useful to Americans than this "anti-Americanism," which has created an "ur-America". If there's still anyone left, like me, who really intends to liberate themselves from WASP hegemony, they must reason in sober, secular, and concrete terms, rather than becoming ridiculous obsessives.

    And here, in the appendix, is the table of commercial and international relations within the BRICS bloc, which is not a united front.

    ....

    "B like Brazil
    Economy: Exports mainly to the United States (17.8%), Argentina (8.5%), China (6.1%), the Netherlands (4.2%), and Germany (4.1%).
    Defense: In April 2022, a new agreement signed in 2020 between Brazil and the United States in the field of military technology research and development.

    R like Russia. After the invasion of Ukraine, trade with the EU dropped by 18%, and Russia has become colonized by Beijing. Chinese product exports to Russia increased by 90.9%, reaching $9.5 billion. According to the Autostat analysis agency, today, six out of the ten most purchased car brands in Russia are Chinese.

    I like India (Commonwealth)
    Economy: The EU is its top trading partner, along with China and the United States.
    Defense: Under the January 2023 agreement, the American company General Electric will join forces with the Hindustan Aeronautics Limited (HAL), government-owned, to co-produce jet engines for the Indian fighter program.

    C like China
    Economy: Its main trading partners are the United States, Hong Kong, Japan, Germany, and South Korea.

    S like South Africa (Commonwealth)
    About 40% of its exports go to Europe, and over 11% go to the United States. Its top export markets are China (12.7%), the United States (9.3%), Japan (8.1%), and India (7.7%).

    And now, the six that will join from 2024:

    Egypt. Mainly trading with China and Saudi Arabia, followed by the United States, Turkey, and Italy.
    Defense: In January 2023, the U.S. Army awarded Boeing a contract for producing 12 new CH-47F Chinook helicopters for the Egyptian Air Force. Egypt will replace its aging fleet of 19 CH-47D helicopters with the modern F model and benefit from its advanced multi-mission capabilities.

    Ethiopia's main export destinations are China (16%), Switzerland (13%), the United States (12%), the Netherlands (11%), and Germany (8.4%).

    Argentina, whose relations with the U.S. are at their lowest since the Falklands War and which has China as its top partner, initiated contacts with the U.S. in April 2022 concerning aircraft and helicopter supplies, and contemplates U.S. involvement in exploiting its lithium resources with Buenos Aires' participation in a space program.

    Economically, Argentina exports to Brazil, Chile, the United States, China, and Spain. The main suppliers are Brazil, the United States, China, Germany, Mexico, Japan, Italy, and France.

    Around 2.5% of Iran's exports and 23% of its imports by value were traded with the United Arab Emirates, its second-largest trading partner. Other important trading partners were Turkey, Brazil, Germany, India, Italy, Ukraine (prior to the conflict), Oman, and Pakistan.

    Saudi Arabia maintains close commercial ties with the United States, Japan, South Korea, China, and the European Union, the major recipients of its oil exports.

    The United Arab Emirates primarily trades with Japan, India, and South Korea. They are among the early signatories of the Abraham Accords with Israel and on February 2, 2023, reached a total of 12 agreements with military-industrial companies worth 8.14 billion dirhams ($2.2 billion), mainly French and German."