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  • Le Futhark ancien gérmanique

    futark.jpgLa voix des Ancêtres, peut être la voix des Dieux, en tout cas l'appel aux forces supérieures. Les hommes ont toujours été fascinés par le mystère qu'a engendré la Création Universelle, la plupart s'appuyant sur des guides, des interprètes, des prêtres, d'autres tentant de s'interroger, d'en découvrir les mystères.
    Certaines erreurs de compréhension ont rarement été évitées. Certains concepts, certaines découvertes ont souvent été soulignés, les transformant en dogmes. Souvent, les gens ont cru comprendre le message ésotérique et ont fini par être la proie de cette présomption qui a été définie comme gnosticisme, c'est à dire la fossilisation d'une gnose, qui n'a jamais été atteinte.
    L'essai de Christian René Robin, fruit d'années de travail, s'écarte des clichés habituels car il s'agit d'une reconstitution expérimentée. Par l'empirisme, l'intuition et la rationalité, il a réussi avec une capacité que l'on pourrait définir comme unique à reconnecter tous les points qui permettent de tracer le dessin. Un dessin qui vient d'intelligences suprêmes et inconnues, qui relie tous les aspects structurels et sensibles du Cosmos, indiquant leurs lois phénoménales et leur dépendance à quelque chose de plus.
    Dans son entreprise, Christian semble avoir retracé le chemin de Perceval qui ne suit pas la pragmatique de la Chevalerie mais arrive, d'un chemin solitaire mais magnétiquement polarisé, à découvrir le Graal, se demandant entre autres non seulement ce qu'il est mais à quoi sert il.
    Si la découverte essentielle du nombre 37 représente probablement l'aspect le plus impérieux de l'essai sur "le futhark ancien germanique", le cadre de l'ensemble de l'ouvrage est sûrement fondamental car il appelle chacun de nous à une participation existentielle autant que conceptuelle, à une mentalité spirituelle opérative hors des lignes de pensées habituelles et non à la simple contemplation ou à la vaine gloire de quelqu'un qui pense avoir tout compris, ce qui signifie généralement qu'il n'a rien compris du tout.

     

    Gabriele Adinolfi

  • Des conflits saugrenus

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    Spécialisé dans le roman et l’humour, Bruno Léandri a collaboré au mensuel dessiné caustique Fluide glacial. Bruno Fuligni a rédigé en un quart de siècle une quarantaine d’essais aussi originaux les uns des autres tels L’Évêque Cauchon et autres noms ridicules de l’Histoire, Petit Dictionnaire des injures politiques ou L’Art de retourner sa veste. De l’inconstance en politique. Les deux s’associent pour signer Les guerres stupides de l’Histoire.

     

    Ils présentent dans l’ordre chronologique et en partant de la Guerre de Troie (1300 avant Jésus-Christ) une cinquantaine d’évènements dont les causes ou le déroulement leur semblent incongrus. Ils ont tendance à dilater la notion de guerre puisqu’ils y intègrent des contentieux parfois violents, mais rarement sanglants. En des notices plus ou moins fournies, ils insistent sur le caractère inepte de ces guerres.

     

    Leur démarche écarte sciemment la dimension politique inhérente à la conflictualité, surtout si elle concerne les États. Carl von Clausewitz rappelle que « la guerre est […] un acte de violence destiné à contraindre l’adversaire à exécuter notre volonté (1) ». L’officier prussien constate par conséquent que « la guerre n’est pas seulement un acte politique, mais un véritable instrument politique, une poursuite des relations politiques, une réalisation de celles-ci par d’autres moyens (2) ». Ainsi tout prétexte, même futile, peut-il servir au déclenchement des hostilités.

     

    En 1739, un capitaine espagnol coupe l’oreille de l’Anglais Robert Jenkins. Ce dernier exige justice devant le Parlement de Londres. Une escadre de Sa Gracieuse Majesté cingle vers les Caraïbes… Bruno Léandri commet divers anachronismes : il mentionne les termes « britannique » et « Royaume-Uni » qui n’apparaîtront qu’en 1800 avec l’acte d’union. Il écrit que ce conflit mineur se passe pendant « la Guerre de Succession d’Espagne en 1742 ». Il s’agit en fait de la Guerre de Succession d’Autriche (1740 – 1748).

     

    Par « stupide », il faut surtout comprendre « dérisoire » et « picrocholine ». En 2007, « une colonne de cent soixante-dix soldats helvétiques » s’égare dans la nuit et par mauvais temps, franchit une frontière et se retrouve au… Liechtenstein ! Dans les années 1970, les panneaux de signalisation français disparaissent ou sont vandalisés par quelques habitants de l’enclave espagnole de Llivia aux confins de la Cerdagne et du Roussillon. Ces auteurs signalent le bombardement de la Cité du Vatican en 1943 et le blocus frontalier français de la principauté de Monaco en 1962.

     

    Bruno Fuligni raconte un conflit insolite survenu en 1932 : « la grande guerre des Émeus », soit de « grands oiseaux coureurs d’Australie, cousins des autruches, qui peuvent mesurer jusqu’à 2 mètres de haut ». Ces animaux dévastent les champs de céréales à l’Ouest de l’île – continent. Les farmers veulent l’éradication de cette nuisance. « Le ministère de la Défense mobilise […] le 7e corps de batterie lourde de la Royal Australian Artillery ». Commence alors « la première guerre inter-espèce de l’Histoire » qui s’achève par la victoire improbable des émeus ! Aujourd’hui, cette espèce protégée cause toujours des dégâts que les autorités indemnisent aussitôt.

     

    En 1795 se produit un haut fait d’arme des troupes révolutionnaires en lutte contre les Provinces Unies. Les Hollandais pensent que « leur territoire inondable et parcouru de canaux devrait être un cauchemar pour l’infanterie française ». Or l’hiver rigoureux gèle tout si bien que les navires hollandais sont pris dans les glaces et deviennent des proies faciles. C’est la bataille du Helder. « Dans toute l’histoire humaine, c’est la seule bataille navale gagnée par la cavalerie ! »

     

    Un facteur de guerre peut être une rencontre de football. En 1969, lors des qualifications au Mexique à la Coupe du monde de 1970, « le Salvador gagne aux tirs au but » contre le Honduras. S’en suivent des bagarres entre supporteurs. Dans chaque capitale, les commerces des Salvadoriens et des Honduriens sont saccagés. Les deux États voisins s’invectivent ouvertement. Le 14 juillet 1969, les Salvadoriens envahissent le Honduras et bombardent la capitale Tegucigalpa. Les États-Unis et l’OEA (Organisation des États américains) jouent les médiateurs et parviennent à un cessez-le-feu quatre jours plus tard. Cette « guerre de cent heures » a quand même provoqué « deux à trois mille morts, principalement des civils ».

     

    En 1870, le « Grand Capitaine des siècles » de la Bolivie, Mariano Melgarejo (1820 – 1871), ne cache pas sa francophilie et son admiration pour Napoléon Bonaparte. Quand il apprend la défaite des Français face aux Prussiens, il mobilise ses forces. « La petite armée bolivienne s’élance à travers l’Altiplano, sabre au clair dans le vent glacé, pour secourir la France » sans savoir la localiser correctement sur une carte. Le dirigeant suprême juge alors plus sûr de rebrousser chemin…

     

    Bruno Léandri aborde deux féroces conflits méconnus en Europe et qui frappent l’Amérique du Sud. Le premier est la Guerre de la Triple Alliance (1864 – 1870) qui oppose le Paraguay à la coalition de l’Argentine, de l’Empire du Brésil et de l’Uruguay. Soucieux d’exploiter une soi-disant niaiserie dans l’origine immédiate de la guerre, vraie saignée démographique masculine pour la société paraguayenne, l’auteur occulte tout raisonnement historique sur la longue durée, car certaines causes remontent au temps mouvementé des indépendances nationales dans la deuxième décennie du XIXe siècle (3). Le Paraguay gagne en revanche la guerre contre la Bolivie entre 1932 et 1935. La Paz et Asuncion voulaient s’emparer du vaste territoire désertique du Chaco supposé riche en pétrole. La cuisante défaite bolivienne alimente le sursaut nationaliste et prépare la « Révolution nationale » de 1952…

     

    Les deux guerres mondiales du XXe siècle et l’actuel conflit russo-ukrainien n’auraient-ils pas eux aussi des facteurs déclencheurs absurdes ? Bruno Fuligni et Bruno Léandri se gardent bien d’émettre le moindre avis. Ils omettent par ailleurs toute allusion aux tristement fameuses « interventions humanitaires » de l’après-Guerre froide (Somalie, Haïti, Bosnie, Kossovo, Afghanistan, Irak, Sahel…). La véritable ineptie n’est-elle pas de dépolitiser la guerre et d’n faire une opération impolitique de police internationale au service de l’Occident mondialiste ?

    Georges Feltin-Tracol

  • Autour de Taiwan

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    Un navire chinois et un navire américain ont failli entrer en collision au large de Taïwan.
    Cela accentue aussi les tensions dans les déclarations d'office des superpuissances.
    Plusieurs parties sont jouées autour de Taiwan. Les Chinois ont intérêt à laisser le temps d'offrir à leurs consanguins là-bas une annexion à des conditions particulières, à l'instar de Hong Kong. Les Américains doivent faire monter la tension pour convaincre leurs partenaires de l'Indo-Pacifique de s'armer dans le bloc Quad et, surtout, pour inciter les entreprises taïwanaises, particulièrement excellentes, à déménager en Californie.
    Une danse est pratiquement en cours entre les deux seules et uniques superpuissances pour définir les formes et les tendances des scénarios mondiaux changeants. Binaire pour Washington, du moins triangulaire pour Pékin qui appelle l'UE à la gestion internationale, cette UE avec laquelle elle est aussi alliée à l'OMC contre les USA.

    Armés mais non encadrés
    Taïwan, la Corée du Nord, l'invasion russe de l'Ukraine : tout cela pousse de nombreuses nations à s'armer. Le fait est que les relations économiques, technologiques et politiques sont tellement imbriquées que presque personne n'a l'intention de prendre les armes contre qui que ce soit en particulier. En Europe, tant la doctrine Macron que les différentes approches atlantistes allemandes insistent sur la nécessité de l'autonomie et sur le refus de se limiter à penser en termes de défense contre les Russes.
    Dans l'Indo-Pacifique, à la ligne américaine de découplage, c'est à dire de détachement des dépendances vis-à-vis de Pékin perçues comme une menace, répond la ligne de derisking, ou de réduction des risques de dépendance. C'est la ligne de Tokyo qui entend développer des relations préférentielles avec l'Union européenne - et en particulier avec l'Italie - sans tourner complètement le dos à la Chine. Un raisonnement qui implique également l'Indonésie, l'Inde ou encore l'Australie d'une manière différente.
    Un raisonnement qui a des répercussions sur la route de la soie. Et qui s'articule dans une phase historique où les positions du multi-alignement, ou plutôt des doubles et triples jeux formalisés, sont de plus en plus tranchées, comme en témoignent l'Inde et la Turquie mais aussi, de manière différente, l'Iran, Israël et Arabie Saoudite.

    Pour les Américains, ce sont les Russes qui jouent
    L'idée de blocs, héritage du modèle de domaine défini à Yalta, est de moins en moins convaincante : ceux qui le rejoignent le font formellement et ne se laissent pas trop impliquer.
    Sans l'aide de la sanglante marionnette russe, les Américains n'auraient même pas pu recréer ses images. Ils s'appuient fortement sur l'incapacité chronique de toute Russie à gérer autre chose que à la façon dont un éléphant le ferait dans un magasin de verre. Ils espèrent qu'en nous menaçant, encore moins de l'Est que du Sud, où ils font sauter tous les barrages aux invasions subsahariennes, ils nous obligeront à accepter la dualité pour nous protéger. Mais il n'est pas clair à quel point cela peut fonctionner bien que, quand on a un pion aussi docile que le Russe entre les mains, on ne peut que le déplacer à sa guise. Chapeu aux Américains pour cela.

    Découplage ou réduction des risques
    à cela se résume le défi sur l'Indo-Pacifique et sur la Route de la Soie.
    Entre ces extrêmes, il y a des marges pour les possibilités d'émancipation stratégique et d'interlocution dans le multialignement. C'est ainsi que nous devons aborder les événements internationaux, en particulier dans le monde asiatique. Donc, et ne pas s'extasier sur un affrontement apocalyptique entre un Occident décadent et un Anti-Occident qui est substantiellement méprisable et même pire que les poubelles américaines.
    Ces psychopathies ne sont que dans la propagande de masse et dans la tête des inavertis. Ceux-ci on le voit déjà déjà exalter une invasion russo-chinoise et attendre avec impatience une boucherie à Taïwan qu'ils vivraient en voyeurs entre claviers et pop-corn comme assistant ù une coupe du monde de football. Crétins !
    Briser la spirale, c'est rejeter toute dualité, régénérer le rôle européen (qui à bien des niveaux est en forte croissance comme le constatent tous les acteurs mondiaux) et rouvrir les triangulations.

    C'est possible
    Quiconque prétend que ce n'est pas possible parce que les Américains veulent autre chose, ferait bien d'enquêter. Le découplage est compris par les Américains comme éloignant les autres de la Chine, pas eux-mêmes. En revanche, ils tiennent les Chinois par les couilles (et non l'inverse) car les Chinois sont les créanciers de la dette américaine. De plus, les relations commerciales entre les États-Unis et la Chine ont doublé en 2022 alors qu'entre Pékin et Moscou, elles n'ont augmenté que d'un quart et que les investissements chinois en Russie ont beaucoup chuté.
    On ne se dirige pas forcément vers un scénario apocalyptique.
    Alors apprenons à ne pas applaudir mais à penser de manière eurocentrique.
    Penser mais mettre l'Europe au centre, sans si, mais ni distinctions.
    Penser autrement n'a aucun intérêt.

    Gabriele Adinolfi